Changement climatique : protéger l’environnement pour promouvoir une paix durable en Afrique centrale

Plus de trente représentants d'organismes divers venus d'Afrique centrale, d'Europe et des USA mobilisés pour une réflexion sur les opportunités d’intégration des considérations climatiques dans la consolidation de la paix, le maintien de la paix, la prévention des conflits, la médiation et les bons offices dans la sous-région. Photo UNOCA/Norbert N. Ouendji

2 oct 2024

Changement climatique : protéger l’environnement pour promouvoir une paix durable en Afrique centrale

Un atelier de renforcement des capacités sur le climat, la paix et la sécurité en Afrique centrale a été ouvert mercredi 2 octobre 2024 à Ntoum, Chef-lieu du Département du Komo-Mondah, à une quarantaine de kilomètres de Libreville, capitale du Gabon. Organisé par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), en partenariat avec le Département des Affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA), le Département des Opérations de paix (DPO) et l’Ecole des cadres du Système des Nations Unies (UNSSC), il regroupe plus de trente participants issus des missions et entités onusiennes de la sous-région ainsi que des représentants et experts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), des organisations de la société civile, des partenaires techniques et financiers, etc. « Ensemble, mobilisons notre créativité et notre engagement pour faire face aux défis du changement climatique », a indiqué le Représentant spécial et Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, dans son allocution de circonstance. Il en a clarifié les enjeux, rappelant l’objectif numéro 13 des Objectifs de développement durable (ODD), qui invite les acteurs à différents niveaux à « prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ».  

« Chacun de nous a un rôle à jouer pour protéger notre environnement tout en promouvant une paix durable pour les générations futures », a précisé M. Abarry, attirant l’attention sur « les conséquences dévastatrices des dérèglements climatiques » en Afrique centrale, une sous-région qui contribue pourtant « très faiblement aux émissions de gaz à effet de serre ». Le Chef de l’UNOCA a mis en relief plusieurs impacts de ce phénomène : montée des températures, pluies de plus en plus torrentielles entraînant des inondations, hausse alarmante du niveau de la mer dans le golfe de guinée, entre autres. Face à ces défis environnementaux qui « accentuent les vulnérabilités socioéconomiques, fragilisent les structures politiques, et aggravent les menaces sécuritaires préexistantes », M. Abarry a évoqué la  nécessité impérieuse de prendre des mesures préventives ou d’envisager des réponses coordonnées et efficientes. 

Elaborer des approches adaptées aux réalités sous-régionales 

L’atelier de Ntoum devrait permettre de formuler des propositions et des recommandations concrètes à cet égard. Le Chef de l’UNOCA a en effet nourri l’espoir que les échanges débouchent sur « l’élaboration d’approches novatrices et adaptées aux réalités et particularités [du] contexte sous-régional ».  Dans cette perspective, il a salué la coopération active avec la Commission de la CEEAC, dont le Président était représenté à l’ouverture des travaux par le Commissaire à l’Environnement, Ressources naturelles, Agriculture et Développement rural, Honoré Tabuna. Dans son propos, ce dernier a également magnifié la collaboration étroite entre l’UNOCA et la CEEAC. Il a notamment insisté sur le travail conjoint en cours relatif à la conception d’une « stratégie régionale climat-développement-résilience en vue de consolider et mettre en cohérence un cadre d’intervention pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique centrale ».

M. Tabuna a aussi rappelé l’appui important qu’apporte l’UNOCA à la CEEAC pour la mise en place d’un « Protocole pour une transhumance et une mobilité pastorale apaisées en Afrique centrale ». Il a du reste fait observer que ces dernières années, les conflits autour du pastoralisme dans la sous-région se sont intensifiés en raison de la combinaison de plusieurs facteurs, dont les effets du changement climatique. Et le fait que ces conflits « affectent particulièrement les femmes et les enfants de manière disproportionnée » exige des engagements plus forts afin de faciliter l’élaboration et la mise en œuvre des « programmes destinés à résoudre les problèmes préalablement identifiés par les Etats membres et les populations concernant ce fléau écologique et ses effets socio-économiques, mais également sur la paix et la sécurité ». 

Le Commissaire à l’Environnement, Ressources naturelles, Agriculture et Développement rural de la Commission de la CEEAC a saisi cette occasion pour exprimer sa gratitude aux organisateurs de l’atelier de Ntoum, et en particulier à l’UNOCA, pour les efforts inlassables sur le front de la sensibilisation sur les liens entre les changements climatiques, la paix et la sécurité. Cette rencontre prend fin vendredi 4 octobre 2024. 

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